jeudi 14 novembre 2013

Je ne vois aucun intrus


La peuplade n'a que joie
Et cris dans un chant
Panaché au rythme du tam-tam

La tranquillité du ciel se fend
Sous un vacarme qui l'éveille
Faisant fuir les rapaces à tout vent

L'hôte est plus qu'un ami
C'est un frère
Ténu par la main
Et non par la couleur de sa peau

La peuplade célèbre l'homme à l'usure de sa voix
L'eau de l'épiderme, inondant leurs fronts à grands flots 

La liesse embaume l'hôte
Du meilleur de ses cueillettes
L'hypocrisie ayant perdu ses semences


Yannickmonrose@2013

mercredi 13 novembre 2013

Une Afrique prisonnière

ESCLAVAGE... dans PETITES PHRASES ET POEMES chaine-d-esclaves-television-magazine-24343712
photo : lesoufflecestmavie.unblog.fr

J'ai été hospitalier pour être la victime
J'ai été affable pour me larmoyer
Aucun regret de l'être
C'est ma nature, c'est ma dissemblance

Quand tu es arrivé des côtes
J'ai fait du feu
Je t'ai laissé ma hutte
Pour caresser les intempéries

Quand tu as voulu boire
J'ai fait couler la source à tes pieds
Quand tu as voulu te réjouir
Je t'ai offert mon luth

« Tout sentiment d’honneur et d’humanité est inconnu à ces barbares… Point de raisonnement chez les nègres, point d’esprit, point d’aptitude à aucune sorte d’étude abstraite… Leur naturel est pervers… »Jacques-Philibert Rousselot de Surgy (Histoire générale des voyages, 1765).

« La colonisation en grand est une nécessité politique tout à fait de premier ordre… La conquête d’un pays de race inférieure par une race supérieure n’a rien de choquant … » Ernest Renan (La réforme intellectuelle et morale)...

Je t'ai embrassé pour être ton esclave
Je t'ai embrassé pour être colonisé
Je t'embrasse pour être néo-colonisé 

J'ai été hospitalier pour être la victime
J'ai été affable pour me larmoyer
Aucun regret de l'être
C'est ma nature, c'est ma dissemblance

YannickMonrose@2010

mardi 22 octobre 2013

soleil de détresse


Photo de Stephen Criscolo

Le sang fuit loin de sa rive
Dans une voix béante sans accalmie
Outre la brise d'un soir maudit
S'endort un souffle dont l'espoir est perdu








Yannick Monrose
Yannick Monrosé
Poète Camerounais publié aux éditions Harmattan.

dimanche 20 octobre 2013

Bébé Blues




Présentation de l’ouvrage
Ce récit est l’histoire d’une vie aux Antilles de l’enfance à l’âge adulte. C’est le retour avec émotion sur les instants de souffrance, de doute et d’espérance qui ont jalonné ce parcours. Louise Minster revient avec émotion sur sa vie en Guadeloupe. Cette écriture sincère, authentique et sensible donne toute sa dimension à un récit poignant qui au fil des pages se révèle comme un moyen de tirer un trait définitif sur les tourments du passé.

Extrait n°1 de l’ouvrage : page 24
Contrairement à notre ancien quartier du chemin de fer il y avait beaucoup de gens dans la même cour où nous vivions. En effet plusieurs maisons étaient accolées avec une cour commune. Ce type de construction, courant à cette époque, créait un véritable esprit de communauté. On échangeait alors sel, sucre, et oignon dans un esprit d’entre-aide. Les maisons n’étaient pas clôturées comme aujourd’hui mais étaient collées les unes aux autres en cercle avec une entrée commune. Une unique fontaine servait à laver le linge. Un peu plus loin il y avait un bois. J’adorais partir à la découverte de ces petits coins verdoyants, grimpant aux arbres, cueillant tout ce qui me tombait sous la main. Je me demande encore comment j’avais fait pour ne pas tomber de ces grands arbres ou ne pas m’intoxiquer avec toutes ces baies et toutes ces graines que je grignotais allègrement.

Extrait n°2 de l’ouvrage : page 30

Ce n’était pas ma mère qui avait choisi mon prénom mais la sage-femme de service de la clinique Saint-Nicolas de Pointe-à-Pitre. Ma mère dans tous ses chagrins n’avait pas pensé à me donner un nom. Elle m’avait oublié dans son ventre, perdue dans un monde qui sentait l’alcool. L’homme de sa vie l’avait laissée, sa mère était morte dans ses bras d’une crise cardiaque et pour couronner le tout elle avait perdu son frère dans un accident de travail. Après deux enterrements et une déception amoureuse comment pourrais-je lui en vouloir de cet oubli. L’alcool avait été son unique réconfort. Pour trouver la date de décès de ces deux personnes on se réfère toujours à mon âge. Ma naissance en cette période trouble sert au moins à la défaillante mémoire familiale.

Louise Minster

samedi 19 octobre 2013

monts fiers et sublimes


Image:test2012222.blogspot.com

Toujours nouveau de nos amours inlassables
De tels beaux amours que le temps embellira toujours
Ma muse confuse
Que j'aime à voir sans cesse
À ciel ouvert pour nos monts fiers et sublimes

Yannick Monrose
Yannick Monrosé
Poète Camerounais publié aux éditions Harmattan.

jeudi 3 octobre 2013

Salon de l'Ecrit en Aulnoye


bonjour tout le monde
Retrouvez-moi le le dimanche 27 octobre 2013 de 9h à 18h

venez avec vos livres, je vous les dédicacerai
Sinon vous pouvez vous les procurer ce jour-là

C'est un moment de rencontre.
Et si vous me demandez une histoire, je vous en conterai une

Salle des Fêtes de GAGNY
Place Foch 
93220 GAGNY

 Par Krystin Vesterälen

mardi 3 septembre 2013

Lancement : le Journal intime de Dominique Blondin

Lancement : Le Journal intime de Dominique Blondin
Heure : 28 septembre 2013 de 17:00 à 20:00
Emplacement : Bar le Stud
Organisé par : Denis-Martin Chabot

Description de l'événement :
Les Éditions de l’Interdit vous invitent au lancement du nouveau livre de Denis-Martin Chabot, Le journal intime de Dominique Blondin, illustré en couleurs par l’artiste Yvon Goulet. L’auteur, Denis-Martin Chabot, et l’illustrateur, Yvon Goulet, y seront pour rencontrer les lecteurs et dédicacer leur livre.
«C’est mon petit coquin!» dit Denis-Martin Chabot pour décrire ce recueil de récits «excitants».
Dominique Blondin, dans la jeune vingtaine, aspire à une grande carrière. C’est lors de son premier stage pour un important journal qu’il se démarquera le plus. Brillant et talentueux, il en épate le directeur qui voit en lui un potentiel particulier, car c’est son sex-appeal qui l’anime le plus.
Tranquillement, sous le charme de son patron, Dominique fera la découverte étonnante de plaisirs nouveaux dont jamais la pensée ne lui avait effleuré l’esprit. Puis d’expérience en expérience, il s’abandonnera à de savoureux délices qui, avant son stage, lui étaient étrangers, mais qu’il voudra perpétuer à jamais en ne vibrant que pour chaque instant de jouissances.
Il n’en tient qu’à vous maintenant de déguster les aventures succulentes et trépidantes de Dominique.
L’Auteur, Denis-Martin Chabot, homme passionné et rempli d’énergie, adore les défis et l’aventure. Journaliste et globe-trotter, il est constamment à la recherche de nouveaux lieux, personnages, pour alimenter ses histoires ou ses reportages. Sa carrière à la radio, à la télé et sur l’Internet, entreprise depuis plus de 25 ans, l’a mené un peu partout dans le monde. Auteur à succès, il se renouvelle ici avec Le Journal intime de Dominique Blondin.
L’Illustrateur, Yvon Goulet, s’est fait connaître de par le monde pour ses œuvres étonnantes qui illustrent bien la vie quotidienne du village gai de Montréal. Ses dessins parfois très audacieux surprennent par leur candeur.
-30-
Les Éditions de l’Interdit : Chantal Morin, 514-245-9531,
leseditionsdelinterdit@gmail.com - www.leseditionsdelinterdit.com
Informations et entrevues : Denis-Martin Chabot,  514-253-1205 dmchabot@sympatico.ca
www.denismartinchabot.com


Bottin International des Professionnels du livre

vendredi 23 août 2013

Il passe

le 30 août 2013 de 16h30 à 19h30
Place de l'église 43450 BLESLE
Séance de dédicaces devant l'épicerie de Mélanie, place de l'église à BLESLE (43450), à l'occasion du dernier marché de Pays de l'été.
Il passe 
Il passe

Biographie de l'auteur

Christian FRATTINI est né à Cannes, au n° 13 de la rue Pons, dans le quartier du Prado, en octobre 1946. Comme il le sera toute sa vie, il fut déjà rapide puisque la sagefemme* n’eut pas le temps d’arriver ! Heureusement, son oncle était là ; élève médecin à l’école militaire, il aida sa sœur à accoucher, pinça le cordon ombilical en attendant la sagefemme, et déclencha le premier cri du petit. Après avoir fini ses études et enseigné quelques années il est venu s’installer dans un village d’Auvergne où il réside actuellement.
Ce n’est pas un grand sportif, pourtant il pratiqua le judo (ceinture marron), l’escalade, la voile et s’offrit, à trente ans, une randonnée sur son vieux vélo, de Cannes à Grenoble, dont il garde un souvenir de fatigue et de plaisir.
On ne peut pas dire qu’il ait beaucoup aimé l’école où ses résultats étaient médiocres et pourtant il y passa sa vie puisqu’il devint professeur de mathématiques puis principal de collège.
Il aime particulièrement la musique et apprit à jouer de la mandoline, de la guitare, de la flute et de l’harmonica. Ces derniers temps, il a acquis une scie musicale et commence à apprendre à en jouer. Il aime toutes les sortes de musiques et apprécie tout autant une sortie à l’opéra qu’une après-midi au bal musette où il n’est pas le dernier à pratiquer la valse et bien d’autres danses.
Il lui est arrivé d’écrire des poèmes, mais c’est là son premier livre. Sa deuxième femme lui disait très souvent qu’il devait écrire un roman. Il se décida après avoir eu une inspiration soudaine.
* Utilisation du système orthographique de 1990.

Par M. Christian FRATTINI
LE 30 AOÛT 2013 

Par Edilivre.fr

mercredi 14 août 2013

Requiem

sortie en septembre 2013
« Requiem retrace un parcours que vivent, ont vécu ou vivront celles qui, ayant cru donner la vie, se sont vu retirer la leur propre. Ce récit raconte une chute, celle de toute mère à qui on a refusé un droit de naissance, et la reconnaissance même en donnant la vie, imparfaite fut-elle. Pour rendre l’épreuve, il a fallu du temps, presque trente ans, décrypter un réel, une vibration, une tension pouvant traduire l’urgence agressive de la prise de parole. L’écriture, quelle que soit la forme du livre, prend ainsi une posture militante, et révèle une sorte de combat contre l’ennemi. Le recours à la forme poétique permet d’en adoucir les contours et d’en délivrer l’essence.
J’ai donc ici : exp(l)osé ma mémoire, mon imaginaire, les hantises de mon être, exploré mon âme dans son devenir, aboli le temps et l’espace, les notions mêmes de vie et de mort.
Le sujet est, au-delà de la violence et de la souffrance, la question de la non-reconnaissance, celle d’un être apparu en ce monde et déclaré mort-né. L’écriture est alors ce lieu d’angoisses extrêmes, d’un événement incontournable en lieu du devenir, en revendication d’être, lieu de reconnaissance. Dire une chose violente, pleine d’émotions, en désaccord avec le monde tel qu’il est ou a pu être dans une chronologie lacunaire qui tisse ensemble les fils de la mémoire et du temps… une remontée… celle d’un hors-monde jusqu’aux origines d’un monde, celle d’un monde intérieur broyé, brisé par ignorance, par lâcheté. » (M.-J. D.)

Extrait
« C’est un ciel de braise à perte de vue – au-dessus d’une mer sombre, agitée – l’écume – des vagues – l’aube – c’est une foule anonyme pressée sur la colline, leurs pieds nus dans le sable – leurs sillons irréguliers – grain sombre, précieux – les nuages – ensemble – une tempête s’annonce – orchestration sauvage »

Nous vous proposons d’acquérir ce recueil en souscription jusqu’à sa date de parution.
Nous comptons sur votre désir de lire, sur votre avis, et sur le bouche à oreille, seules vraieset justes bases de la notoriété d’un écrivain et de la qualité littéraire d’une maison d’édition.
Rendez-vous sur www.cardere.fr

Bulletin de souscription -
à envoyer à :

Cardère éditeur – 42 rue du Pont de Nizon – F-30126 Lirac

(souscription possible également en ligne sur : www.cardere.fr)

dimanche 11 août 2013

La Pendue de Londres

La Pendue de LondresConteur de talent, portraitiste doué de justesse, moraliste discret, Didier Decoin s'est inspiré de l'histoire vraie de la dernière femme exécutée en Grande-Bretagne, en 1955, et des Mémoires laissés par son bourreau pour construire ce roman prenant, irrigué en profondeur par une réflexion sur la responsabilité. Dans le Londres gris et défait de l'immédiat après-guerre, Ruth Ellis, 20 ans et des poussières, silhouette gracieuse et cheveux un peu trop blonds, cherche à se bâtir une existence plus douce que celle à laquelle elle semblait destinée.

Didier Decoin retrace sa brève et triste existence, raconte ses espoirs et sa chute, de l'enfance jusqu'au moment fatal qui lui vaudra la potence. Tout en plongeant parallèlement dans les pensées de celui qui sera son exécuteur. Ni l'un ni l'autre ne sont ici jugés, pointés du doigt pour violence ou sauvagerie. L'humanisme méditatif de l'écrivain lui dicte de poser sur les êtres et leurs destins un regard plus profond, nuancé — c'est l'une des qualités essentielles de ce beau roman grave.

Nathalie Crom - Telerama n° 3315

mercredi 24 juillet 2013

Rendez-vous de la semaine du festival de littérature - Houlgate

Dans le TER Dives-Trouville-Deauville, MM. Durail et Duchemin, de la Cie Le Grain de sable, proposent, vendredi 26 juillet, une approche souriante et pittoresque des plages de la Côte fleurie.
Commencé samedi, le 12 e festival des Rencontres d'été se poursuit tout au long de cette semaine. Aux festivaliers de faire leur choix !
Mardi 23 juillet
Henri Michaux est à l'honneur. Critique d'art, poète, nouvelliste et romancier, ex-éditeur de la revue Supérieur inconnu, Jean-Dominique Rey est une figure discrète du monde littéraire. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont un livre important né de sa rencontre avec Henri Michaux, il a aussi publié des travaux sur Claude Monet, Berthe Morisot et d'autres artistes
En soirée par la Cie Le grain de sable, Qui je fus, qui nous sommes, d'Henri Michaux.« Michaux est l'auteur d'une oeuvre radicale, essentielle, bouleversante par la puissance de son imaginaire », annonce Phlippe Mûller, de la Cie Le grain de sable.
« Entre ciel et terre, un patrimoine sensible. » Une balade littérature et patrimoine, au cimetière d'Houlgate. À 21 h, Figure du passeur, une rencontre avec Dominique Dorsel, du théâtre Poème de Bruxelles.
Vendredi 26 juillet
Dans le TER Dives-Deauville, départ 15 h 22, en gare de Dives, « Si on allait au bain ? » M. Durail et M. Duchemin vous proposent une approche souriante et pittoresque des plages de la Côte fleurie.
Festival des Rencontres d'été, contact : 06 15 58 69 79 ou info@rencontresdete.fr

mardi 23 juillet 2013

Tu sais que je t aime tres fort

Tu Sais Que Je T Aime Tres Fort
Tu sais que je t aime tres fort
EAN13 : 9782211211673
ISBN :978-2-211-21167-3
Éditeur :ECOLE DE LOISIRS
Date Parution :
Collection : PASTEL
Dimensions : 25 x 24 x 0 cm
Poids : 360 g

samedi 20 juillet 2013

En apesanteur

source photo:spectable.com

Tandis que l'orage au loin brouille les formes superficielles
À mon âme d'éclore, pour me voir renaître
Dans la patience de Dieu
Agissant en son temps

L'esprit seul 
Se plait de ses détours
Pour mettre fin
Aux évidences parfois irréelles




Yannick Monrose
Yannick Monrosé
Poète Camerounais publié aux éditions Harmattan.

lundi 15 juillet 2013

A l'abri de rien


Résumé :
C'est l'histoire de Marie, femme aliénée à la routine des jours dans une banlieue monotone comme il en existe tant. Attendre l’époux, gérer la vie matérielle des enfants… une vie de dévotion dans l’univers vide et désenchanté des zones pavillonnaires et des galeries marchandes. Au fond de Marie, il y a l’appel du gouffre, les fissures de la dépression. Et puis un jour, sa vie bascule. Une énergie obscure la pousse à se désintéresser de son foyer pour se tourner du côté d’un groupe de réfugiés dans l’attented’un hypothétique départ pour l’Angleterre (songez aux réfugiés de Sangatte et vous aurez raison). Marie commence à les aider. Un peu. Beaucoup. Passionnément. A la folie. Elle leur donne tout ce qu’elle peut leur donner, tout, comme si la rencontre de ces Errants était à sa manière une rencontre avec des frères de naufrage…

Mon avis :

Livre d'aujourd'hui qui expose les difficultés d'une femme à vivre une vie qui la dépasse. Licenciée de son poste de caissière et dépressive, Marie sent sa vie basculer dans le vide de jour en jour. Elle n'a plus envie de rien. Elle se laisse aller au quotidien et néglige ses enfants tout en ayant un amour infini pour eux. C'est plus fort qu'elle. Qui voudrait de cette vie ? Pourtant, ils sont si nombreux les gens qui vivent comme elle : avec peu de moyens et des difficultés financières qui s'enchaînent mois après mois. Pourtant, eux ne se plaignent pas. Ils vivent et c'est tout. Marie, elle, a besoin de plus que rester chez elle à faire le ménage, le repassage (qu'elle ne fait plus d'ailleurs), le repas et s'occuper des enfants. Elle a besoin de se sentir utile. Qui pourrait l'en blâmer ?

Un jour, alors qu'elle erre sur la plage, elle se rend témoin d'un passage à tabac que des policiers infligent à des réfugiés. Sa vie, alors, basculera et trouvera un temps soit peu un sens dans ses actes bénévoles dans un centre d'aide et d'autres plus illégaux qui la mettront face à diverses menaces.

Voila un formidable roman d'Olivier Adam qui nous expose les problèmes de l'immigration clandestine et la volonté d'aider son prochain quoi qu'il en coûte.


Par Yaki : un passionné de lecture

jeudi 4 juillet 2013

Croisade nocturne

Belle emprise
D'un soir assoiffé

A nous deux les strophes confuses
D'un amour naissant

Se meurt à petit feu
L'espace hésité du soleil 

La souplesse m'effleure
Au milieu des ombres fantastiques

Ce sont deux corps qui commencent à bouger
Au clair de lune, Au vert de tout

Des doigts éparpillés 
Tombe la mie savoureuse 

Yannick Monrose
Yannick Monrosé
Poète Camerounais publié aux éditions Harmattan.

vendredi 21 juin 2013

Yeux de pluie

Deux billes dans la grisaille d’un regard
Roulent vers l’infini d’un mur de brouillard
Comme une muraille  obstruant la vue
D’un monde lointain où l’on aurait vécu.

Ces iris s’enfuient derrière l’opaque rideau
Les paupières plissées voilent la fenêtre,
Tout se floute jusqu’à en disparaître l’être.
Dans le noir s’épargne aux souvenirs les maux
D’une vision se perdant aux plaies de sa vie.

Plus de son, plus de sang, les oreilles dévient
Le martellement d’un cœur qui cogne à vide,
Qui résonne trop fort à en trembler les rides
Se creusant au déclin d’un temps jauni.
Sur ce visage, l’instant se colore en sépia

L’histoire s’efface sous le joug de l’ennui.




Aurélie Lemoine
Aurelie Lemoine
Aurélie Lemoine est comme beaucoup, une jeune femme amoureuse des mots. Elle écrit quelques textes à tendance poétique à ses moments de loisirs. Elle a eu l’honneur de paraître dans trois recueils collectifs sous l’initiative d’Eliane Bianchi Weitmann (La plume d’Argent, La plume d’Airain et La plume de Pourpre) et dans le recueil collectif Nostalgie chez Sokrys Editions.

samedi 15 juin 2013

Nature

Nature convenue
À ta grande tranquillité
Recomposée par le péril
Ton balafon bat le feu


Yannick Monrose
Yannick Monrosé
Poète Camerounais publié aux éditions Harmattan.

vendredi 31 mai 2013

A ceux qui sont petits

Est-ce ma faute à moi si vous n'êtes pas grands ? 
Vous aimez les hiboux, les fouines, les tyrans, 
Le mistral, le simoun, l'écueil, la lune rousse ; 
Vous êtes Myrmidon que son néant courrouce ; 
Hélas ! l'envie en vous creuse son puits sans fond, 
Et je vous plains. Le plomb de votre style fond 
Et coule sur les noms que dore un peu de gloire, 
Et, tout en répandant sa triste lave noire, 
Tâche d'être cuisant et ne peut qu'être lourd. 
Tortueux, vous rampez après tout ce qui court ; 
Votre oeil furieux suit les grands aigles véloces. 
Vous reprochez leur taille et leur ombre aux colosses ; 
On dit de vous : - Pygmée essaya, mais ne put.-
Qui haïra Chéops si ce n'est Lilliput ? 
Le Parthénon vous blesse avec ses fiers pilastres ; 
Vous êtes malheureux de la beauté des astres ; 
Vous trouvez l'océan trop clair, trop noir, trop bleu ; 
Vous détestez le ciel parce qu'il montre Dieu ; 
Vous êtes mécontents que tout soit quelque chose ;
Hélas, vous n'êtes rien. Vous souffrez de la rose, 
Du cygne, du printemps pas assez pluvieux. 
Et ce qui rit vous mord. Vous êtes envieux 
De voir voler la mouche et de voir le ver luire. 
Dans votre jalousie acharnée à détruire 
Vous comprenez quiconque aime, quiconque a foi, 
Et même vous avez de la place pour moi ! 
Un brin d'herbe vous fait grincer s'il vous dépasse ; 
Vous avez pour le monde auguste, pour l'espace, 
Pour tout ce qu'on voit croître, éclairer, réchauffer, 
L'infâme embrassement qui voudrait étouffer. 
Vous avez juste autant de pitié que le glaive. 
En regardant un champ vous maudissez la sève ; 
L'arbre vous plaît à l'heure où la hache le fend ; 
Vous avez quelque chose en vous qui vous défend 
D'être bons, et la rage est votre rêverie. 
Votre âme a froid par où la nôtre est attendrie ; 
Vous avez la nausée où nous sentons l'aimant ; 
Vous êtes monstrueux tout naturellement. 
Vous grondez quand l'oiseau chante sous les grands ormes. 
Quand la fleur, près de vous qui vous sentez difformes, 
Est belle, vous croyez qu'elle le fait exprès. 
Quel souffle vous auriez si l'étoile était près !
Vous croyez qu'en brillant la lumière vous blâme ; 
Vous vous imaginez, en voyant une femme, 
Que c'est pour vous narguer qu'elle prend un amant, 
Et que le mois de mai vous verse méchamment 
Son urne de rayons et d'encens sur la tête ; 
Il vous semble qu'alors que les bois sont en fête, 
Que l'herbe est embaumée et que les prés sont doux, 
Heureux, frais, parfumés, charmants, c'est contre vous.
Vous criez : au secours ! quand le soleil se lève. 
Vous exécrez sans but, sans choix, sans fin, sans trêve,
Sans effort, par instinct, pour mentir, pour trahir ; 
Ce n'est pas un travail pour vous de tout haïr, 
Fourmis, vous abhorrez l'immensité sans peine. 
C'est votre joie impie, âcre, cynique, obscène. 
Et vous souffrez. Car rien, hélas, n'est châtié 
Autant que l'avorton, géant d'inimitié !
Si l’œil pouvait plonger sous la voûte chétive 
De votre crâne étroit qu'un instinct vil captive, 
On y verrait l'énorme horizon de la nuit ; 
Vous êtes ce qui bave, ignore, insulte et nuit ; 
La montagne du mal est dans votre âme naine.

Plus le cœur est petit, plus il y tient de haine.



Victor Hugo (1802-1885)
Extrait du recueil : toute la lyre
Texte proposé par : Louis Eprié

jeudi 30 mai 2013

Cabaret Poètes de brousse - Poésie noire, poésie blanche



Cabaret du printemps avec Mutante Thérèse et les poètes :

Simon Boulerice
Lula Carballo
Shawn Cotton
Véronique Cyr
François Guerrette
Catherine Harton
Simon-Pier Labelle-Hogue
Arnaud Savoye
Erika Soucy

Vendredi 31 mai 2013
A partir de 21h30
Au lieu dit : Quai des brumes 4481 rue saint-denis, Montréal H2J 2L2

Dédicace Franck Bouysse




  • Librairie Page et Plume
  • Notre ami Franck Bouysse vous donne rendez-vous à la librairie le 7 juin à partir de 18h pour la dédicace de son dernier roman "Vagabond" publié aux éditions Ecorce. Du noir, une écriture acérée, du talent... voici ce qui vous attend! Et de la bonne humeur bien sûr, mais ça vous le savez déjà !


     
    Par Aurélie Janssens

mardi 28 mai 2013

L'ultime secret de Frida K. de Gregorio Leon



Etrange !
Un polar réellement culturel qui parle des "amours interdites" entre Frida Kahlo, cette peintre mexicaine géniale et.. Trotski !
Et comment le "Parti" voulut exploiter ce faux-pas libertin du "déviationniste " !
Une peinture disparue, faite par Frida pour Trotski, est la pièce maîtresse de cet ouvrage. 
Et autour, la folie mexicaine : Flics fatigués, journalistes plus ou moins honnêtes, mafiosi, justice un peu (?) pourrie,politiques ... et détective privée coincée par ces réalités...
Mais et aussi, une magnifique étude d'une église étonnante et qui "marche" au Mexique : Le culte de : "La Santa Muerte" (la Sainte Mort) dite "Niña Blanca"(petite fille blanche" ou "La Flaca" (la maigre): un squelette revêtu d'une tunique, représentant le doigt vengeur de Dieu...et supposé accorder à chacun de ses fidèles, une amour et une aide inconditionnelles !
Bref, une folie collective dans laquelle on a du mal (enfin moi) à se retrouver. 
Donc, on oublie le polar et on recherche l' Histoire picturale et événementielle et on s'y retrouve et c'est du bonheur !
Je mets 4 étoiles pour l'intérêt littéraire, artistique et historique de cet ouvrage hors norme.




DE GOUGE
Depuis que je sais lire (et ça date) l'écrit est une addiction : romans divers, biographies, livres à thème (par exemple : la pudeur à travers les siècles ou la femme au XIXème...) et l' Histoire. Le livre est sensuel, odorant et une porte ouverte à l'infini ! Lire, c'est ma survie !
critiqueslibres.com

Un notaire peu ordinaire


Photo © Hélène Bamberger
Yves Ravey,
né en 1953, est l’auteur
d’une vingtaine de romans et pièces de théâtre.



Un notaire peu ordinaire
Dans un bourg de province classique avec son église, son café, sa place, sa gendarmerie, sa mairie, son collège, son lycée, sa maison de retraite, un endroit tranquille fleurant encore le XIXe siècle, vit Martha. Depuis son veuvage, elle travaille comme agent d'entretien au collège puis aux cuisines du lycée professionnel, grâce à l'intervention du notaire, notable local, conseiller municipal et président de la société de chasse que le défunt mari fréquentait. C'est une femme courageuse qui élève seule ses deux enfants. Elle parcourt en vélomoteur les routes de la petite ville pour effectuer ses tâches successives, aller près du cimetière cultiver le jardinet de l'ex-belle-mère pourvoyeur de fruits et de légumes, s'en retourner chez elle s'occuper de sa petite famille. Les enfants sont maintenant grands. Le fils, veilleur de nuit dans une station-service pendant les vacances, a obtenu une bourse pour entrer à l'université à la rentrée prochaine. La fille, Clémence, est une adolescente insouciante et toute en revendication, plus préoccupée de ses premières amours avec Paul (le fils du fameux notaire) et de sorties entre amis le soir, que du bac français qu'elle doit préparer. La jeune fille emporte tout de même partout avec elle (par bonne conscience ou par intérêt réel, on ne saura pas trop) un classique inscrit au programme, perroquet au plumage multicolore en couverture et pages écornées en prime, qui trouvera sa place plus tard dans l'intrigue.
La mère, qui ne vit que pour les siens, sait à la fois être vigilante et entretenir une atmosphère chaleureuse et équilibrée dans son foyer.

C'est alors que Freddy, un cousin que les enfants n'ont jamais connu qu'en photo dans l'album de famille, débarque. Avec ses tatouages sur les bras et son vieux chien. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'accueil de Martha est glacial. Elle chasse immédiatement le visiteur, faisant promettre à son fils de ne pas lui adresser la parole et à sa fille de ne même pas l'approcher. Il faut dire que l'homme, "un simple d'esprit tout juste capable d'écrire", autrefois ouvrier dans l'entreprise de serrurerie du père, vient de sortir de la prison où il était incarcéré pour le viol d'une enfant, une copine de classe de Clémence. Un fait divers qui avait chamboulé toute la population locale, une quinzaine d'années plus tôt.
Affolée, la mère se rend directement à la gendarmerie pour signaler que l'ex-détenu rôde autour de chez elle et qu'elle a peur pour sa fille Clémence. A-t-il vraiment le droit de revenir vivre ici ? Et s'il récidivait ?
L'éducateur a beau lui expliquer que l'homme a purgé sa peine et a été libéré pour bonne conduite, qu'il est encore sous surveillance, elle reste inquiète. Et quand on lui explique qu'elle est sa seule famille et en est donc responsable, qu'il ne peut pas trouver du travail et se réinsérer s'il n'a pas de logement, elle se fâche. Elle ne veut absolument pas le voir dans les parages, même pas dans la cabane au fond du jardin. Qu'ils cessent tous de la culpabiliser, prennent le paquet de chemises de son mari qu'elle a préparé pour lui et l'expédient au bout du monde.
Raté ! Freddy sera finalement hébergé derrière le stade, dans un vestiaire désaffecté et l'éducateur évoque même une possibilité d'emploi à la maison de retraite, située juste en face de la maison de Martha...
Martha enrage, tremble et n'en dort plus. "Il n'y aura pas de sécurité pour Clémence tant que cet homme sera en vie" se dit-elle en permanence. Il faut dire que la présence régulière de Freddy au Jolly Café, en face du lycée, à regarder s'égayer les adolescentes, n'est pas faite pour la rassurer. Les journées passées à la pêche en compagnie de son chien, près du barrage, non plus. Clémence, ne va-t-elle pas parfois s'y étendre à moitié nue pour y bronzer ?
Elle s'angoisse tant pour sa progéniture qu'elle va demander aide, conseil et soutien à Maître Montussaint, cet homme si courtois qui l'a déjà aidée par le passé, celui qui se trouve être le père de l'amoureux de Clémence, et prend si souvent le soin de la ramener lui-même le soir, dans sa belle décapotable rouge.
C'est alors qu'un soir tout bascule : l'adolescente censée être à une soirée de fête avec ses amis chez son amoureux, a disparu...
L'histoire nous est rapportée par le frère de Clémence, un personnage en marge de l'action, qui, dans un style indirect livre son récit comme une déposition au commissariat. Ce n'est jamais de lui, dont nous ne saurons que peu de chose, qu'il parle mais des protagonistes-clés que sont sa mère, Clémence, Freddy et le notaire. Mais il est aisé, derrière la description des mouvements, des attitudes et des faits qu'il relate, de deviner les sentiments de chacun, de sentir la rancœur et la suspicion tapies derrière l'angoisse, de pressentir les secrets enfouis dans les mémoires, de douter de l'évidence qui semble s'imposer.
L'auteur privilégie à l'investigation psychologique l'ancrage social et quasi matérialiste. Rancœurs de classe et de famille, réinsertion des ex-détenus, délinquance sexuelle ou conditions d'hébergement des immigrés travaillant à l'agrandissement du tunnel ferroviaire parqués dans des wagons transformés en dortoirs, viennent parasiter la quiétude apparente, avec en filigrane le rapport dominant/dominé dans lequel tout cela s'inscrit.
Le cadre, cette petite ville de province repliée sur elle-même, confite dans son isolement où valeurs, préjugés et poids des notables semblent immuables comme dans les films de Claude Chabrol, est un élément essentiel qui installe le récit pour mieux faire monter la tension, progressivement. Les questions s'accumulent, le malaise s'installe et la conscience d'un obscur danger qui pourrait mettre à bas les tranquilles certitudes et faire tout déraper finit par s'imposer. L'engrenage infernal s'est mis en place, une violence larvée mine les relations inter-individuelles, et rien ne pourra dès lors stopper le compte à rebours avant l'explosion.
C'est ici la singularité de ce livre, positionné en équilibre entre roman de mœurs et roman policier.
Tout est fait pour aller droit à l'essentiel avec, sous couvert d'une simplicité immédiate mais trompeuse, une imparable efficacité : un style sobre, des dialogues qui se fondent dans le récit, un jeu subtil de l'ellipse, un rythme nerveux, une construction implacable, une densité qui prépare magistralement l'implosion.
En une centaine de pages, Yves Ravey, avec une unité de temps et de lieu assez classique, une remarquable concentration de l'action, jouant sur les vides, les hors-champ, les suggestions feutrées à peine perceptibles et les détails faussement anodins, installant un climat en demi-teintes fait pour distiller le doute et l'angoisse, dévoile son vrai sujet : la dualité entre apparence et vérité.
Un faux roman noir et un vrai roman social, ou l'inverse, peu importe, qui sollicite sans faiblir la curiosité du lecteur, pour un plaisir sans partage.


Dominique Baillon-Lalande 
encres-vagabondes.com